Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gros de son corps ; sçavoir, vers le milieu ; il étoit de couleur de caffé clair, convexe par-dessus, & plat par-dessous, couvert par-tout, excepté à la tête, d’écailles annulaires, larges d’une ligne, & toutes séparées les unes des autres par de petits intervalles, de chacun desquels il sortoit, tant à droite qu’à gauche, cinquante-six pattes, longues d’une ligne, & grosses comme des cheveux. Il paroît par-là, que ce Ver étoit de l’espéce de ceux que l’on appelle Centipedes. La tête étoit longue d’environ deux lignes, on y distinguoit facilement deux yeux, deux cornes, une pince faite de deux branches, plus éloignées l’une de l’autre à leur racine, que vers leur extrémité, & une gueule entre ces deux branches. La queue étoit armée de deux espéces d’aiguillons égaux, plus longs & plus gros que les pattes. Il fut enfermé dans une phiole vuide, où on le trouva vivant dix-huit heures après. Ensuite on s’avisa d’y verser de l’eau-de-vie ; & il ne laissa pas de vivre encore deux ou trois heures.