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quel qu’il soit, car il y a des aigres qui les tuent ; mais un aigre qu’on peut appeller aigre-doux, tel que celui qui s’engendre dans nos corps par la corruption du lait, & par la corruption des fruits. Cet aigre-doux excite une fermentation insensible, très-propre par son mouvement à développer les parties du Ver encore enfermé dans son œuf, & à lui procurer quand il est éclos, l’accroissement nécessaire. Que faut-il pour faire naître un Ver dans les intestins ou dans quelque autre partie, sinon une matière qui fermente doucement, & qui communiquant une legere raréfaction à l’humeur de l’œuf, dans lequel le Ver est renfermé, dégage insensiblement les petites parties de ce Ver, & les nourrisse en s’y introduisant peu à peu ? Or on ne trouvera dans le corps de l’homme aucune matiere plus propre à produire cet effet, que l’aigre-doux, qui étant un acide embarrassé dans des parties terrestres & sulphureuses, ne sçauroit être que très-capable d’exciter les mouvemens insensibles dont nous parlons ; & c’est