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ces Vers ayent passé. Il s’ensuit de la même raison que ces œufs peuvent venir dans nôtre corps avec les alimens que nous prenons, & avec l’air que nous respirons. Ces semences étant ainsi mêlées par tout, ou produisent, ou se conservent, ou se détruisent selon que le lieu où elles sont, leur est ou propre, ou indifferent, ou contraire.

Quand l’insecte sort de l’œuf, il est d’abord imperceptible & se nourrit de la matiere du mixte dans lequel il vient d’éclorre, mais il ne s’en nourrit qu’autant que l’action vitale du mixte est foible & languissante : en sorte que lorsqu’il y a plus de substance alimenteuse que le mixte vegetal n’en peut transmuer, il faut necessairement que le superflus cede au moindre agent étranger. L’insecte est cet agent, il consume ce superflus où il ne trouve nulle resistance, & pour le remarquer en passant, empêche par là que le mixte ne se détruise aussi promptement qu’il feroit si le superflus n’en étoit enlevé : car si la matiere surabondante croupissoit en attendant que la chaleur vitale vinst à l’assujettir & à la transmuer, il est hors