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Chaque animal a donc en soy une matiere propre à produire son semblable, soit par l’accouplement, soit sans accouplement, cette matiere multiplie plus ou moins, selon la nature du lieu où l’animal se rencontre, les insectes par exemple se trouvant dans un lieu propre à leur nourriture y déposent quantité d’œufs, ces œufs produisent d’autres insectes, ces insectes d’autres œufs, & toûjours ainsi jusqu’à l’infini. Or comme ces œufs sont fort petits & fort legers, il est facile de juger qu’ils peuvent être épars dans l’air, dans l’eau & sur la terre, par le moyen des vents & des pluyes, & que se conservant de la même maniere dont se conservent les graines des plantes, ils se reveillent aussi-tôt qu’ils trouvent une chaleur & une matiere convenables. Il s’ensuit que ces œufs peuvent s’introduire souvent dans les mixtes, qu’ils peuvent entrer dans les fruits, non seulement par dehors, mais avec le suc que la plante tire de la terre, & c’est par ce moyen qu’on peut expliquer d’où vient qu’on void des Vers dans certains fruits, sans qu’il paroisse dans ces fruits aucune trace, ni dehors, ni dedans, par où