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la matrice & les cornes de la matrice, sont toutes pleines de vers, & auparavant il n’y en a point ; pour s’en persuader, il ne faut qu’ouvrir une chienne d’abord après qu’elle a été couverte, car on y apperçoît alors dans la matrice, non des milliers, mais des millions de vers. Ceux qui feront ces experiences, ne pourront s’empêcher d’être étonnez à la vue de ce prodigieux nombre de vermisseaux ; ouvrez une chienne avant qu’elle ait été couverte, vous n’y en découvrirez aucun. On remarque encore plus aisément ces vers dans une brebis, peu de tems après qu’elle a souffert le mâle.

Que doit-on conclure de-là, sinon que les vers spermatiques sont ce qui fait la generation de tous les animaux ? Ces vers ne se trouvent point avant l’âge propre à la generation ; on les void morts ou mourans dans les vieillards, & dans ceux qui ont des gonorrhées, & des maux veneriens. Il n’y en a point dans la matrice avant l’union des sexes, qu’inferer de ces circonstances ? La chose ne semble-t’elle pas parler d’elle-même, & nous dire hautement que l’homme & tous les animaux viennent d’un ver, que ce ver