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de l’esprit de vin des vers vivans, qui y vécurent cinq heures entieres ; il en mit d’autres dans du vin, d’autres dans une dissolution d’aloës, d’extrait de camædris, & de tabac, & ils y vécurent neuf heures ; il en mit d’autres le soir dans de l’huile d’amandes douces, & il les trouva en vie le lendemain matin, mais languissans ; d’autres dans du jus de limon, & le jour suivant ils étoient encore fort vigoureux ; d’autres dans un vaisseau à moitié plein de mercure[1], & il les trouva vivans le lendemain, qui tâchoient de gagner le haut du vaze. J’ay voulu faire ces mêmes experiences aprés les avoir lûës dans Baglivi, & voicy ce qui m’est arrivé.

Le 7. de Mars de cette année 1699. un enfant, à qui j’avois fait prendre un remede contre les vers, rendit onze vers par le bas tout vivans, je me servis de l’occasion, je mis d’abord ces vers dans du lait tiede, pour les empêcher de mourir, puis j’en mis deux dans de l’eau de vie, où ils vécurent deux heures ; un dans

  1. Georg. Bagliv. de praxi medicâ ad veram obser. ration. revocand. cap. 9. art. de Lumbric. pueror.