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me[1] dans son Colloque sur la Chasse, & que je l’ay reconnu moy-même par l’experience ; mais il se peut bien faire que ces vers sortent ainsi, plûtôt attirez que chassez par cette eau, & qu’ils viennent sur terre comme on les y void venir lorsqu’il commence à pleuvoir, & comme on void les poissons sauter au dessus de l’eau quand la fraicheur de la nuit s’avance. On peut opposer que cette eau étant fort amere, il est à croire que lorsqu’elle fait sortir de terre les vers, c’est plûtôt parce que les vers la fuyent, que parce qu’ils la cherchent. Je réponds à cela que les choses ameres ne sont pas contraires à tous les vers, témoin l’absynthe, dont la tige & les feüilles sont toutes couvertes de petits vers, ainsi qu’on s’en peut convaincre par le microscope.

Baglivi dans l’Ouvrage qu’il vient de donner au public, rapporte quelques experiences qu’il a faites sur les vers, & que j’ay faites aprés luy, lesquelles peuvent beaucoup servir à nous faire connoître l’inutilité ou le peu de force de certains remedes. En 1694. à Rome, il mit dans

  1. Erasm. colloq. in venat.