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coup d’eaux, empêche, disent-ils, la corruption qu’une pituite superfluë pourroit faire dans l’estomach & dans les intestins.

Je ne prétends pas nier que le tabac ne puisse être bon contre les vers ; mais s’il a quelque vertu contre cette maladie, c’est par un endroit, qui le rend en même tems tres-dangereux ; car pour la raison qu’on allegue, qui est qu’il se décharge beaucoup d’eaux par la bouche quand on fume, il ne s’ensuit pas pour cela que l’estomach & les intestins doivent être moins remplis de pituite ; au contraire ceux qui fument y en ont plus que les autres, à cause que cette fumée picote les glandes des machoires & des vaisseaux salivaires, & en exprime une sérosité, qui se décharge pour la plus grande partie dans l’estomach, ce qui fait que ceux qui fument supportent plus long-tems l’abstinence que les autres, parce que cette pituite, qui distille sans cesse dans leur estomach, engourdit les nerfs du ventricule, & les rend insensibles à l’impression du ferment, qui excite en nous le sentiment de la faim. Ce n’est donc pas la décharge de la pituite, qui doit nous persuader que le tabac soit bon contre les vers, c’est un sel