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J’ajoûte que l’experience confirme ce qu’ont écrit là dessus Hippocrate & Aristote, & que c’est à ce signe principalement que je connus que nôtre malade avoit le ver, dont je l’ay délivré.

Il y a encore d’autres signes du Solium, ce sont des douleurs de foye passagères, qui se font sentir à jeun de tems en tems, & qui sont quelquefois accompagnées d’un grand cours de salive dans la bouche, & d’une privation de parole, qui ne dure que peu de tems ; ce sont des douleurs d’estomach, lesquelles succedent à celles du foye, se renouvellent par intervales, & sont quelquefois suivies d’une douleur de dos qui persiste long-tems : voila quels sont les signes du Solium, signes que nôtre malade a eus sans en excepter un seul, & qui sont expressément marquez par Hippocrate dans le quatriéme Livre des Maladies ; cet Auteur prétend que la douleur, que l’on sent à jeun dans le foye, quand on a ce ver, vient de ce que le ver va dans ce viscere : ce qui paroît assez vray-semblable si l’on fait reflexion à la finesse du cou de cet animal, à la petitesse de sa tête, & à la situation du conduit qui porte dans les intestins la