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ture d’un si grand nombre de productions.

Ce ver se nourrit dans le pylore, & c’est-là qu’il tient sa tête & son cou, d’où il est facile de juger qu’il consume aisément la meilleure partie du chyle, parce qu’il prend cette liqueur avant qu’elle soit parvenuë aux venes lactées ; on demandera sans doute comment il peut se tenir dans le pylore, qui se ferme si exactement, mais la petitesse de sa tête, & la finesse de son cou mince comme du papier, doivent prévenir cette difficulté.

Le Solium trouve dans le pylore un chyle, qui n’est point encore mélangé de bile, ce qui peut bien être cause du séjour qu’il y fait ; car plus bas la bile du foye se déchargeant dans le duodenum, & se mêlant avec le chyle, donne à ce suc une amertume, qui le rend moins propre à nourrir ce ver : ce qui s’accorde avec le sentiment de quelques Modernes, & entr’autres d’Hartman[1], qui dit que la cause, qui entretient les vers plats, est l’obstruction de la vesicule du foye : En effet, on peut dire en général que le fiel

  1. Hartm. pract. chym. p. 201.