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surabondance d’une matiere acide, le chocolat, par le sel volatil huileux qu’il renferme, peut beaucoup servir à les corriger ; ainsi les personnes pituiteuses & les mélancholiques peuvent user de chocolat avec sûreté ; mais pour les autres, elles doivent ou s’en abstenir, ou n’en user que rarement.

Le tems le plus favorable pour prendre cette boisson, est le matin à jeun. Elle est trop nourrissante, pour pouvoir trouver place ni à dîner, ni à souper ; mais en Carême, on la peut prendre à collation, pourvû toutefois qu’on réduise alors sa collation à ce seul aliment.

De la maniere dont on nous représente d’abord le thé, le caffé & le chocolat, dans le Traité des Dispenses, il semble que ces liqueurs soient autant de pieges à la santé & à la vertu. C’est du thé, nous dit-on, & du chocolat qu’on va parler, de ces liqueurs barbares ou étrangeres que la coûtume toute seule a naturalisées ; car le monde, toûjours & par tout séducteur, n’offre pas moins au Mexique & à la Chine, qu’en Europe, des pieges à la santé & des écuëils à la vertu. Et la découverte d’un nouvel Hemisphere est devenuë celle de nouveaux dangers, pour l’une & pour l’autre. Les Ro-