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de fer, sur une pierre platte fort dure, qu’on a fait chauffer auparavant, & sous laquelle on a soin d’entretenir du feu. On continuë de le broïer jusqu’à ce qu’il n’y reste rien de dur ni de grumeleux.

Le cacao par lui-même est déja un peu acre ; or il ne peut, sans doute, que le devenir encore davantage par une préparation de cette nature, où un feu sec & immédiat le rôtit jusqu’à siccité. Car c’est un fait constant que tout ce qui est acre, le devient encore davantage, par l’action immédiate du feu ; or puisque le tempérament bilieux consiste principalement en un sel acre dominant, mêlé dans les parties huileuses volatiles du sang, il est visible que le cacao du chocolat étant acre, ne peut rendre cette composition convenable aux tempéramens où l’acre domine.

On ajoûte sur chaque livre de cacao bien broïé, trois quarterons de sucre : & de plus, quand on prépare le chocolat pour le boire, on y met encore autant de sucre que de chocolat, ensorte que le sucre est ce qui regne le plus dans cette boisson. Or qui ne sçait que le sucre, quelque doux qu’il soit en apparence, se tourne presque tout en humeurs acres & bilieuses ?