Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/395

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une prise le plus chaudement qu’il se peut.

Cette boisson nourrit beaucoup ; on prétend même qu’elle guérit de la phtisie, mais la regle n’est pas générale, & l’exemple de ce phtisique, dont l’Histoire est rebatuë par tant d’Auteurs, lequel devint extrêmement gras par l’usage excessif du chocolat, ne prouve pas que tous les phtisiques se trouvassent bien de faire le même usage de cette boisson. En effet, la maladie de consomption vient de plusieurs causes differences ; & si celle qui tire son origine de la trop grande subtilité des sucs, lesquels ne séjournent pas assez dans les parties pour se tourner en leur substance, se peut guérir par le chocolat, il est constant que celle qui vient de sucs grossiers qui ne se distribuënt pas assez, ne sçauroit qu’augmenter par le fréquent usage de cette nourriture, qui, quoique remplie de volatils, emprunte du cacao une grande quantité de sels fixes & de soufres fixes, trés-capables de faire des obstructions. Aussi remarque-t-on que les personnes replettes qui prennent beaucoup de chocolat, sont la plûpart sujettes à des duretez de foïe & de ratte. Nous en pourrions citer plus d’un exemple ; & sans parler de ce fameux bûveur de chocolat, dans