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d’un tempérament sec & bilieux, elles n’en doivent jamais prendre. Le sel volatil huileux qu’il renferme, doit rendre bon à la digestion des alimens trop aqueux ; c’est pourquoi il convient particulierement en Carême, pourvû toutefois, comme nous l’avons observé au sujet du caffé, qu’on ne mange point le poisson & les herbages trop assaisonnez.

Le Chocolat est une pâte séche composée de cacao, de vanille, de canelle, de girofles, de sucre, d’un peu d’ambre gris, & de trés-peu de musc, de laquelle on prépare un breuvage trés-usité, qui n’est pas moins agréable que nourrissant. On fait boüillir dans huit onces d’eau commune, pendant un quart d’heure, une once de cette pâte avec autant de sucre, l’un & l’autre bien rapez : on a soin que le vaisseau soit bien couvert, & sur la fin on agite la liqueur avec un moulinet de bois, qu’on tient par le manche entre les deux mains, & qu’on tourne avec vîtesse à droit & à gauche dans la chocolatiere, puis on retire le vaisseau du feu, & on laisse reposer le chocolat un bon quart d’heure au moins ; cela fait, on le remuë une seconde fois avec le même moulinet ; & quand la liqueur est bien mousseuse, on la verse dans un gobelet, pour la prendre en