DU THÉ, ET DU CHOCOLAT.
l croît à la Chine, au Japon, & à
Siam, un petit arbrisseau domestique,
de la hauteur de nos groseillers,
dont la feüille, qui est fort petite, se
cuëille au Printems, avec le même
soin que l’on cuëille en Europe le raisin
dans le tems des vandanges. Cette
feüille, que l’on nomme Thé, ne
s’emploïe que séche. On en fait infuser
chaudement une pincée dans cinq
onces d’eau, & on boit cette infusion
toute chaude avec un peu de sucre. La
feüille reprend sa premiere verdure
dans l’eau qu’elle teint d’un jaune verdâtre,
& à laquelle elle donne une
odeur & un goût qui tire un peu sur
la violette. Le thé du Japon, autrement
appellé Chaa ou Tcha, est le
meilleur : on le connoît en ce qu’il
est plus petit, & d’un verd plus jaunâtre.
Si l’on examine par l’Analyse chymique les feüilles du thé, on y découvrira un mélange de sels volatils & de soufres, & une saveur un peu amere & styptique : ces sels volatils sont alcalins, & par conséquent capables d’absorber les acides. Quant aux particules un peu ameres & stypti-