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garde de la faire trop boüillir. Avec cette précaution on peut s’assûrer d’avoir une boisson merveilleuse, pour produire les effets salutaires que nous venons de marquer. Il y a même lieu de croire que si l’usage s’en introduit, ce ne seront pas là les seuls avantages qu’on en pourra retirer.

Le caffé engraisse, à ce qu’on nous dit dans le Traité des Dispenses, nourrit beaucoup, donne de l’embonpoint, & même procure du courage. Pour prouver que le caffé engraisse, on nous fait remarquer que les Turcs, qui prennent force caffé, sont gras. Mais huit lignes aprés, on perd la mémoire de ce qu’on vient de dire ; on ôte au caffé la proprieté d’engraisser, & on lui donne celle de dessécher. Le caffé, dit-on, est amer, & le feu en fait un alcali véritable, propre à briser & à miner les acides. « Ceci le fait un peu craindre aux bilieux, aux atrabilaires & aux gens maigres, parce ce qu’il est en effet desséchant ; mais pour prévenir les inconvéniens qui en pourroient arriver, on tient en Orient qu’il ne faut pas prendre le caffé à jeun. Les orientaux apportent encore deux précautions pour le rendre moins desséchant. En quelques endroits ils boivent le sorbet devant ou aprés le caffé, pour en tempérer l’ardeur ; &