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étoit, la vie en seroit peut-être plus longue. Mais comment ose-t-il conseiller de preferer au vin une boisson qui est, selon lui, plus dangereuse à la vertu que le vin ; car nous remarquerons que, quelques pages plus haut, il dit que « la biere trouble plus l’imagination, que le vin[1] ; qu’elle remuë plus dangereusement les sens ; qu’elle a à cet égard toutes les mauvaises qualitez du vin ; & même quelque chose de pis ; & que ceci est fondé sur la remarque de saint Jerôme, qui fait observer que rien ne nuit tant à la chasteté, que ce qui est flatueux. »

Comment, aprés cela, oser conseiller de préferer la biere au vin, sous prétexte qu’on la croit plus utile à la santé ? n’est-ce pas vouloir justifier le reproche que M. l’Abbé de la Trappe fait aux Medecins, de ne penser qu’à la conservation du corps, & de croire permis tout ce qui est utile à la santé[2] ? Reproche, cependant, contre lequel l’Anonyme se récrie si fort dans sa premiere Partie[3].

Cet Auteur nous avertit que quelques-uns ont cru que les lupins & la

  1. P. 451. de la 1e. édit. & p. 268. de la 2e. tom. 2.
  2. M. l’Abbé de la Trappe dans ses Maximes, Max. 327. vol. 1. p. 186.
  3. Un excés de zéle, dit-il, a emporté le saint Abbé, ce qu’il dit contre la Medecine ne se pratique nulle part : les Sectateurs d’Hippocrate font profession d’être Disciples de Jesus-Christ, &c.