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prendre quelque-fois pour se procurer un bien qui n’arrive presque jamais : Vinum prodest rarò, nocet sæpissime, melius est non adhibere omninò, quàm spe dubiæ salutis in apertam perniciem incurrere. Le Traducteur, comme on voit, retranche ægrotis du Latin, & ne l’explique point non plus dans le François : Qui ne croiroit, selon cette citation, que Ciceron blâmeroit l’usage du vin en général, & qu’il regarderoit cette boisson comme pernicieuse à tout le monde ? L’Anonyme, comme nous l’avons déja vû plus d’une fois, a un merveilleux talent, pour faire dire aux Auteurs ce qu’il lui plaît. Mais aprés tout, s’il n’y avoit pour loüer ou pour blâmer une chose, qu’à recuëillir ce qui en a été écrit d’avantageux ou de désavantageux par divers Auteurs, il n’y auroit point d’éloge plus facile à faire que celui du vin ; & sans aller chercher bien loin des suffrages, peut-être suffiroit-il de citer ici à nôtre Auteur le sçavant Pierre Gontier, qu’il nous cite lui-même si souvent, & qui s’explique en ces termes sur le vin & sur les bûveurs d’eau.

« Le vin, dit ce celebre Medecin, aide à la coction des alimens, à la distribution des sucs, & à la sortie des superfluitez. Il cuit & résout la pituite,