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che, l’ésophage, & le ventricule[1] : nôtre Auteur se trompe donc de penser que la boisson ne nourrit pas, parce qu’elle n’est pas solide. Le vin, le lait, les boüillons, les jus de viande, &c. ne nourriroient donc pas, puisqu’ils ne sont pas solides.

Nous observerons que ceux qui ont besoin de réparer promptement leurs forces, y réüssissent moins par l’usage des alimens solides, que par celui des boissons, comme l’observe l’Oracle de la Medecine : « que l’eau nourrit les arbres les plus forts, jusques-là que la distillation ne lui sçauroit ôter cette qualité ; qu’ainsi elle doit donc être capable de nourrir les animaux » : qu’enfin cette même eau que quelque-uns voudroient distinguer de l’aliment, en disant qu’elle n’en est que le véhicule, doit tenir, ou du poison, ou du médicament, ou de l’aliment : « qu’elle n’a point la malignité du poison, ni la force du médicament, qu’elle tient donc de la nourriture ». Si l’Auteur du Traité des Dispenses refusoit de se rendre à ces raisons, nous le ferions ressouvenir que ce sont celles dont il se sert lui-même à la page 535. pour répondre à ceux qui prétendent que le boire ne rompt pas le jeûne, & qui alleguent, pour s’autoriser, que la

  1. Hipp.