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termes Pline s’explique sur le vin ; peut-on soûtenir aprés cela qu’il le condamne ?

3o. Il est dit de Saint Jean, dans l’Evangile : Vinum & ciceram non bibet, Il ne boira point de vin, ni rien de ce qui enyvre. On en convient ; mais si le régime de vivre qu’observoit Saint Jean, doit être nôtre regle, il ne faudra manger que des sauterelles & du miel sauvage ; car il est dit aussi de lui, que c’étoit-là sa nourriture[1]. Mais si Saint Jean ne bûvoit point de vin, celui dont il étoit le Précurseur, en bûvoit : l’usage du vin peut-il mieux être justifié ?

4o. C’est une mauvaise raison, pour s’autoriser à boire du vin aux repas, les jours de jeûne, que d’alleguer l’exemple des Moines qui se le sont accordé. La proposition seroit vraïe, s’ils se l’étoient accordé par déreglement ; mais comme cet usage s’est introduit chez eux pour de sages raisons, & sous l’autorité de l’Eglise, ce n’est point se proposer en ceci un mauvais modéle, que de se proposer celui des Monasteres, même les mieux reglez. Nôtre Auteur ne veut pas qu’il soit jamais permis à un Moine de boire du vin, & il se fonde sur ce que les Disciples de Saint Martin, les

  1. Marc. 1. 6.