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hicule, pour que le suc nourricier puisse être porté si loin ; il s’ensuit que les grandes personnes, & celles qui sont d’une grosse taille, aïant aussi les vaisseaux plus longs & plus étendus, il faudra, pour la même raison, leur permettre de boire entre les repas ; & que les personnes de petite taille, qui ont par conséquent les vaisseaux plus courts, ne pourront prétendre à la même permission. Il s’ensuivra tout de même, que les adultes, c’est-à-dire ceux dont le corps a pris tout son accroissement, seront moins obligez à s’abstenir de boire entre les repas les jours de jeûne, qu’ils ne l’étoient dans leurs premieres années, puisque le corps ne sçauroit parvenir à sa grandeur, que les vaisseaux n’acquiérent plus d’étenduë.

Mais revenons à la permission que nôtre Auteur accorde à ceux dont la soif augmente à l’occasion du Carême, & montrons que son indulgence là-dessus, quoique trés-juste & trés-raisonnable, est néanmoins contraire à ses principes. La soif ne peut augmenter à l’occasion du Carême, que pour les raisons suivantes, ou parce que les alimens de Carême sont d’une nature plus propre que les autres à altérer, ou parce que les assaisonnemens qu’on y mêle produisent cet effet, ou enfin