Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

bûvant : ἄνεμον ξὺν τῷ ποτῷ ψυχρὸν εἰσάγειν[1] le langage est un peu différent. La seconde, c’est que l’avis que donne Hippocrate, regarde un certain Herodicus, qui, pour faire passer la fiévre à ses malades, les tourmentoit par plusieurs exercices violens, au lieu de leur faire prendre un grand repos. Hippocrate condamne cette conduite, en disant qu’Herodicus s’y prenoit fort mal ; qu’il faut, au contraire, pour calmer l’ardeur de la fievre, empêcher que la bouche ne s’échauffe, ἄδιψον συνέχειν στόμα : ne parler que le moins qu’on peut, & avoir soin de boire, de maniere qu’on attire en même tems, au dedans de soi un air frais, qui s’introduise avec la boisson. On voit par-là, que l’Auteur du Traité des Dispenses, n’a pas même entendu le sens du passage qu’il a tronqué.

Quoiqu’il en soit, c’est toûjours une grande indulgence de sa part, de vouloir bien nous permettre de soulager une cruelle soif, en tenant la bouche fermée, & en respirant un air frais ; si cependant on le trouvoit encore trop rigoureux, le voici qui va se relâcher d’une bonne partie de sa séverité, en permettant à presque tout le monde de boire.

  1. Hipp. de Morb. popular. lib. vi. sect. 3.