Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/242

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fait pour recevoir les odeurs, & non pour servir d’égout à toutes les humeurs du corps. Les enfans & les vieillards ont naturellement le nez sujet à des distillations. L’humidité des premiers est si abondante, que les parties supérieures s’en déchargent par l’issuë la plus proche qu’elles trouvent : & dans les seconds, les parties relâchées sont comme autant de cribles ouverts qui, ne pouvant se resserrer, laissent couler sur les narines & sur les autres organes, l’humeur pituiteuse qu’elles reçoivent ; mais dans les jeunes gens, à moins qu’ils ne soient malades de catharres, le nez ne se décharge jamais que d’une mucosité épaisse qui se produit journellement, & qui pourroit par son séjour affoiblir l’action de l’odorat. Cela supposé, il est facile de voir que c’est contrarier le dessein de la nature, que d’émousser, par une décharge continuelle d’humeurs qu’on détermine à prendre leurs cours par le nez, le sentiment vif & délicat d’une membrane destinée par la nature au discernement des odeurs.

Le second inconvénient, c’est que par le poids des humeurs qu’on appelle sur cet organe, on appesantit la tête, ce lieu destiné aux fonctions de la plus belle partie de nous-mêmes,