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accorde à présent, parce que le repas du dîner, ne se faisait qu’à trois heures, & que l’on ne pouvoit avoir besoin le soir que de quelques conserves, (Electuaria) pour fortifier l’estomac, ou de boire un coup pour dissoudre les alimens ; mais à présent qu’on dîne à midi, on porte la condescendance jusqu’à quatre ou cinq onces de pain, & deux ou trois onces de fruit. L’Anonyme permet tous les fruits secs ou frais, & les salades : Il y a des Communautez où l’on n’ose donner aucunes salades à collation, parce qu’on les croit un peu trop propres à aiguiser l’appétit. Pour ce qui est des fruits que cet Auteur indique, comme les pommes, les châtaignes & les pruneaux, on n’oseroit en bien des Communautez en servir plus de deux ou trois onces, qui font un assez petit volume. Quoiqu’il en soit, on voit par tout ce que nous venons de remarquer, que ce que l’Anonyme veut faire regarder comme évidemment outré & abusif, est une pratique raisonnable & approuvée dans l’Église.

Si cependant il resultoit de-là, comme le veut l’Anonyme, qu’on accorderoit à collation les deux tiers de ce qu’un homme peut manger dans toute la journée, ce seroit un relâchement exorbitant ; mais comment