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s’en dissipent pas davantage, qu’au contraire, ils en deviennent encore plus abondans, en se subtilisant & se cohobant de plus en plus ; mais comment s’accorde ce langage avec celui-ci qu’il tient un peu plus haut ? Les pauvres accoûtumez au travail, dit-il, ont les fibres de leurs muscles moins aisées à ébranler ; elles ont même besoin, pour entretenir leur action forte & vigoureuse, d’alimens qui aient plus de sel ou de picquant[1] ; à peu prés par la même raison qu’un homme sain a besoin pour agir, d’une nourriture plus vive, & plus succulente, qu’un malade qui n’a qu’à se reposer.

Nôtre Auteur reconnoît donc que quand on agit, on a besoin d’une nourriture, plus vive & plus succulente, que quand on n’agit pas. Auquel de ces deux langages veut-il qu’on se tienne ?

Quant à ce qui concerne le troisiéme article, sçavoir si le jeûne est plus d’obligation que l’abstinence, nôtre Auteur décide qu’oüi, & voici sur quelles raisons.


4o. Si le jeûne est plus d’obligation que l’abstinence.

Oüi, dit l’Auteur du Traité des Dispenses, & pourquoi ? Le voici.

  1. Pag. 137. de la 1e. édit. & p. 229. de la 2e. tom. 1.