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exemple, « vient à trop hâter ce mouvement, le sang qui n’auroit dû couler que par mesure, précipitera sa course, & s’embarrassant lui-même, se ralentira & s’épaissira. Que ceci se fait dans le sang à peu prés de la même maniere que dans la laine, qui à force d’être bien battuë, prend dans la main des Ouvriers, (des Chapeliers par exemple) la ressemblance & la fermeté du plus fort drap. Que le sang donc, ainsi continuellement battu par les pulsations & les coups redoublez des arteres, qui, comme autant de pilons, frappent & serrent ses fibres, prendra une tissure dense & compacte : ce qui devient d’autant plus croïable, qu’on sçait que deux barres de fer, rougies au feu, peuvent à force de coups de marteau, sans aucun intermede, s’unir ensemble. »

Si l’Auteur du Traité des Dispenses ne trouve pas ces raisons assez convainquantes, on l’avertira qu’elles sont mot à mot du même M. Hecquet, dans la Dissertation qu’on vient de citer[1].

Quoiqu’il en soit, la décision de l’Anonyme est donc que quand on travaille beaucoup, on n’a pas pour cela plus besoin de nourriture, parce que les esprits animaux, dit-il, ne

  1. Dissertation sur la Saignée, p. 42. & 43.