Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.

prétexte de recommander cette seconde partie du régime du Carême, avance plusieurs propositions outrées, qu’il met sur le compte de la Medecine, & que la Medecine ne connoît point. Nous commencerons par l’examen de celles que nous venons d’exposer dans le titre de cet article.

« Le jeûne du Carême, nous dit-on, n’abbat point le corps, & rien n’est plus propre à prolonger les jours. » La raison qu’on en apporte, c’est « qu’il épargne les forces de l’estomac, qui étant mis à des épreuves moins réïterées, se conserve dans sa vigueur, ensorte que les digestions en sont plus parfaites. Supposé, par exemple, continuë-t-on, que l’estomac puisse digerer par jour quatre livres d’alimens, & que la distribution s’en fasse exactement, quelle ressource de force & de vigueur ne trouvera-t-on pas dans une sorte de jeûne qui retrancheroit tout d’un coup deux livres de nourriture ? Ce seroit le moïen d’épargner la moitié du travail à ce viscere, & de prolonger la vie de moitié, pourvû que les deux livres restantes, pussent suffire à sa conservation, ce qu’il n’est pas impossible de prouver.

» On peut, ajoûte l’Auteur, manger moins qu’à l’ordinaire sans tomber malade, & ce moins peut aller sou-