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encore plus fort pour resoudre les alimens.

3o. Dans certains animaux froids, comme dans la carpe, la barbuë, &c. le suc pancreatique est porté jusqu’à l’estomac, où ce suc donne aux dissolvans qu’il y trouve, une plus grande action sur la nourriture.

4o. Dans la plûpart des animaux, le conduit de la bile aboutit au dessous du pylore de l’estomac ; mais dans les chiens, dans les loups, qui ont à digerer des viandes tres-dures, & des os, la nature détourne une partie de cette bile à l’estomac même ; d’où il est facile de penser que c’est le mêlange de ce suc qui contribue à la voracité de ces animaux, & qui attendrit dans leur estomac les substances dures qu’ils digerent.

5o. Les insectes digerent avec une vîtesse extrême, ainsi qu’on le voit par leurs fréquentes déjections ; les uns cependant rongent des feuilles assez dures, les autres des fruits, les autres des écorces, les autres du bois, les autres des os. Mais ils versent sur tout ce qu’ils entament, une humeur penetrante, par le moïen de laquelle ils amolissent leur pâture, qui se dissout sur le champ, & qui toute remplie de ce dissolvant, entre dans l’estomac, où elle trouve un levain semblable ; &