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être pleinement convaincu par la reflexion suivante. La nutrition n’est qu’un remplacement de parties, au lieu de celles qui sont dissipées ; elles doivent donc être de la nature de celles-ci, principes si celles-ci sont principes ; integrantes, si celles-ci sont integrantes : or celles qui se dissipent sont integrantes, car elles ne sont que des atomes insensibles, ou des portions imperceptibles de surfaces, que le frottement des parties détache journellement des solides : comme donc ces atomes insensibles sont parties integrantes des solides qui s’usent, ce sont aussi des parties integrantes d’alimens, qui doivent les remplacer. »

Ce que cet Auteur répond ici au Docteur de Montpellier, se trouve exprimé en termes plus forts dans le premier Chapitre du Livre d’où nous avons extrait ce que nous venons de rapporter[1]. « Cette digestion, dit-il, est moins une production de nouvelles substances, qu’un developpement de celles qui sont renfermées dans les alimens. Ces substances leur viennent des animaux & des plantes, d’où les alimens sont tirez ; ce sont par consequent des matieres qui ont déja servi à nourrir, & qui ont moins besoin

  1. De la digestion, & des maladies de l’estomac.