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AVERTISSEMENT.



Quelque attention que nous aïons apportée dans l’examen des alimens dont il s’agit ici, nous n’avons garde de nous flatter que ce que nous en disons, puisse contenter tous les Lecteurs.

Les goûts sont différens, & c’est ordinairement par goût, plûtôt que par principes, que l’on juge dans le monde des bonnes ou des mauvaises qualitez d’une nourriture. Chacun prétend que celle qu’il aime le plus, est la plus saine ; & de-là vient cette varieté d’opinions sur la nature de chaque aliment.

Le Medecin se conduit par des regles plus sures. Il ne fait point dépendre ses idées de son goût ; & prêt, s’il le faut, à condamner ce qui lui plaît davantage, il ne consulte dans ses examens que la raison & l’experience. Ce sont-là les deux maîtres que nous avons tâché de suivre ; & les personnes qui examineront, sans préjugé, les preuves sur lesquelles nous appuïons nos décisions, n’auront pas de peine à le reconnoître.

On trouvera nos remarques confirmées par celles des plus illustres Medecins, tant anciens que modernes, qui ont laissé par écrit ce qu’une longue experience, jointe à de profondes méditations, leur a découvert sur ces matieres. Hippocrate est celui de