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qu’il n’est chair que pour l’avenir, c’est-à-dire, par la disposition qu’il a à faire un jour éclorre un animal : ce sont les propres paroles de l’Anonyme, & là-dessus on lui soûtient, sans craindre de se tromper, que si la gelée de corne de cerf peut être considerée comme une chair liquide ; l’œuf en est une aussi, & une chair liquide, qui fournit une nourriture trés-abondante, trés-succulente ; en un mot, une nourriture fort ressemblance à celle de la viande. S’il doutoit un moment de ce qu’on avance, & qu’il ne fût question que de lui en donner quelque garant, on lui en fourniroit un qu’il ne refuseroit pas ; ce seroit lui-même à la page 259.[1] où aprés avoir dit que c’est s’abuser soi-même, & abuser les autres de croire que ce soit peu de se permettre les œufs, comme le pense le commun du monde, & comme le pensent, reprend-il, Messieurs les Directeurs eux-mêmes qui les permettent souvent un peu legerement : il avertit que les œufs donnent une nourriture trés-abondante, trés-succulente, & fort ressemblante à celle de la viande : ce qui est si vrai, continuë-t-il, que les prêtres d’Egypte, qui s’obligeoient à ne jamais manger de viande, s’interdisoient l’usage des œufs & du lait ; parce que, disoient-ils, l’œuf est une chair liquide, & le lait un sang blanc.

  1. Pag. 259 & 260 de la 1e. édit. & p. 450 de la 2e. tom. 1.