Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/502

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il nous reste à répondre à la septiéme raison, qu’on regarde comme la plus forte. Les Pilets s’accouplent, dit-on, ils font des œufs, il en sort des petits ; ce qui les rend fort differens des Macreuses, lesquelles, ajoûte-t-on, se produisent de l’écume de la mer, & du bois pourri des vieux vaisseaux, où on les trouve attachées par le bec, & d’où elles se détachent quand elles sont bien formées.

Cette derniere raison n’est pas plus convaincante que les autres ; car qui ne sçait que la Baleine, le Veau marin, le Cheval de mer, le Resmard, le Dauphin, le Marsoüin, la Raye, enfin tous les poissons qui sont du nombre des Cetacées, s’accouplent, & non seulement les Cetacées, mais la Séche, le Poulpe, le Calemar, qui, outre la faculté de nager a celle de voler, & un grand nombre d’autres. Pour ce qui est de faire des œufs, qui ne sçait, tout de même, que les poissons font des œufs, à la reserve des Cetacées, de tous ceux qui sont couverts de poil, & des Cartilagineux, lesquels sont vivipares ; c’est-à-dire, font leurs petits parfaits, & tout vivans ; ce qui seroit bien plus fort pour faire qualifier de viande la Baleine, le Veau marin, le Cheval de mer, le Resmard, le Dauphin, le Marsoüin, la Raye, &c.