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de que du poisson ; de dire que ces oiseaux ont beaucoup de sang, & que leur sang est chaud.

La cinquiéme raison, que le Pilet s’éloigne quelque-fois de la mer, pour aller dans les lacs & dans les rivieres ; qu’il va même sur terre, & qu’il s’y nourrit, n’est pas moins facile à refuter. Les gens[1] qui font métier de prendre ces sortes d’oiseaux, assurent tous, 1o. que le Pilet & la Macreuse quittent rarement la mer, pour aller ans d’autres eaux, comme dans les rivieres, dans les marais, & sur des moliers, où à la verité on en tuë quelquefois. 2o. Que quand ils quittent la mer, ils ne s’en éloignent jamais de beaucoup. 3o. Qu’aprés l’avoir quittée, ils ne manquent jamais d’y retourner. Ajoûtons à cela qu’il n’est point de la nature du poisson de mer, de n’aller jamais dans d’autres eaux que celles de la mer, comme on semble le supposer ici ; témoin l’Alose, le Saumon, & plusieurs autres, qui remontent de la mer dans les rivieres. Quant à ce qu’on avance, que le Pilet va quelque-fois sur terre, & qu’il s’y nourrit ; c’est un fait

  1. On appelle ces gens-là Mariers ; parce qu’ils prennent des oiseaux de mer dans des Mares faites exprés, proche de la mer : ces Mariers tuënt beaucoup de Pilets dans la saison, & les connoissent parfaitement.