Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/481

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cernant la Faculté : aprés quoi la Compagnie, qui étoit composée d’environ soixante & dix Docteurs, commença à se retirer. A peine en restoit-il douze ou treize, lors qu’un de ceux qui restoient, crut devoir proposer de nouveau la question des Pilets. On reparla donc du Pilet ; quelques-uns dirent que c’était un poisson, d’autres, qu’il avoit les organes d’un oiseau, & qu’ainsi on ne pouvoit le regarder comme un poisson ; d’autres venant au point precis de la question, dirent que c’étoit sans doute un oiseau, & non un poisson ; mais que la chair de cet oiseau, tenoit de la nature du poisson, & devoit être regardée comme un aliment maigre : ce qu’ils appuïerent de diverses raisons ; aprés quoi ils rapporterent l’exemple de la Grenoüille, qui, sans avoir les organes du poisson, & sans être par consequent poisson, ne laisse pas d’avoir une chair de la même nature que celle du poisson : le sentiment de ces derniers fut celui du plus grand nombre. Mais comme la Faculté n’avoit point été convoquée là-dessus, & que tout ceci ne se traitait qu’en passant, & par maniere de conversation, il ne se décida rien, & M. le Doïen ne donna point ses Conclusions[1]. De ces treize Docteurs, le

  1. La Conclusion du Doïen est necessaire pour la