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quoi-qu’il soit en parfaite santé. Où est donc l’étrange force de ces muscles, qui comme autant de mains, foulent & broïent l’aliment, & le reduisent dans le même état que s’il avait passé sous le porphyre ?

Ces effets ne peuvent donc s’expliquer par le système du broïement, au lieu qu’ils s’expliquent sans peine par celui des levains, en supposant neanmoins que l’action de ces levains soit aidée par deux sortes de mouvemens doux, qu’on ne peut refuser à l’estomac ; l’un qui lui vient de la respiration, par le moïen duquel il est alternativement comprimé & relâché, comme nous l’avons remarqué tout à l’heure, en parlant du mouvement du diaphragme, & des muscles du bas ventre ; l’autre, qui lui est propre & naturel, par lequel il se resserre successivement, depuis l’orifice superieur, jusqu’à l’inferieur ; car ces deux sortes de mouvemens, font que les alimens se mêlent mieux avec les levain, & que par consequent ils fermentent mieux. Il en est de ce mouvement comme de celui que l’on donne à la pâte, où l’on a mêlé du levain. Cette pâte fermente bien plus aisément, lorsqu’on l’agite : c’est pour la même raison qu’on a soin de remuer la bierre, & les autres liqueurs que l’on veut faire fer-