Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/468

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Voilà le passage de Vincent de Beauvais ; doutera-t-on aprés cela, que ce ne soit de la Barliathe, dont il s’y agit ? On dira peut-être que la Macreuse aïant long-tems passé pour s’engendrer de pourriture, Vincent de Beauvais la désigne, lorsqu’il dit, que l’oiseau dont il parle, ne s’accouple point, & qu’il s’engendre de morceaux de bois pourris. Mais qui est à sçavoir que la Macreuse n’est pas le seul oiseau auquel l’ignorance a prêté une origine si bizarre ? C’est donc une erreur de supposer, avec l’Auteur du Traité des Dispenses, que la prétendue Décision d’Innocent III. rapportée par Vincent de Beauvais, concerne la Macreuse.

Au regard du troisiéme Article, sçavoir, « qu’il y a bien de l’apparence que tout le monde se rendît à cette Décision, puisqu’à en juger par les paroles de Pierre Gontier, qui dit positivement, que de son tems les Macreuses étoient nouvellement connuës à Paris, il s’ensuit que l’usage d’en manger en Carême, n’a pas cinquante ans au plus. » Au regard, dis-je, de ce 3e. article, l’Anonyme oublie ce qu’il a dit plus haut[1] ; sçavoir, qu’à Paris vers le milieu du seiziéme siécle, on exposa en Carême dans le Marché, des Oiseaux nommez Macreuses blanches, sous prétexte qu’elles étoient de la nature des

  1. Pag. 290. de la 2e. édit. to. 1.