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les Macreuses. 3o. Si l’on est bien fondé à dire que l’usage des Macreuses en Carême n’ait pas au plus cinquante ans.

A l’égard du premier Article, nous remarquerons que cette prétenduë Décision ne se trouve point dans les Actes du Concile de Latran ; ce qui est un préjugé peu favorable à une défense comme celle-ci, que l’on veut avoir été faite dans ce Concile, & par ce[1] Concile ; sur tout si l’on fait reflexion que Vincent de Beauvais, dont on allegue le seul témoignage, est un Auteur peu exact dans la plûpart des faits qu’il avance : nous pourrions citer plusieurs exemples de ce peu d’exactitude ; mais nous nous contenterons de produire ce qu’il dit de ces oiseaux même, qu’il croit avoir été défendus par le Pape Innocent III. « Sçavoir, que des branches de sapin venant à tomber dans la mer, & ensuite à se pourrir, poussent une humeur épaisse, de laquelle se forment ces oiseaux, qui sont d’abord gros comme des Aloüettes, & ausquels peu de jours aprés il vient des plumes ; que ces oiseaux demeurent attachez par le bec à ces morceaux de bois, & flottent

  1. Il y a, dit l’Anonyme, prés de quatre cens ans, que l’usage des Macreuses, aux jours maigres, est condamné par le Pape Innocent III. & par le Concile de Latran.