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se se produit d’un coquillage de la mer : Probabilior sententia est è conchis quibusdam quæ mediante algâ marinâ foraminibus cariosi ligni adhærent, hanc avem produci, quod Scaliger confirmat, cum rostro pendere de reliquiis putridis naufragiorum refert quoad absolvatur, atque abeat sibi quæsitum pisces, unde alatur. Il se trompe, sans doute grossierement, de donner, comme ont fait plusieurs autres Auteurs avant lui, une telle origine à la Macreuse[1], mais étant dans cette vieille erreur, comment a-t-il pû traiter de monstrueuse, l’opinion dont il s’agit ? y a-t-il donc tant de bizarrerie à penser qu’un animal né d’un coquillage de la mer, puisse tenir du poisson ? & est-ce là un sentiment si monstrueux, pour l’appeller Monstruosam opinionem ? Pierre Gontier n’y a donc pas fait reflexion, sans doute ; & avoüons qu’il soûtient trop mal sa déclamation contre les Macreuses, pour qu’elle doive donner du scrupule à personne.

Les moïens dont l’Anonyme s’est servi jusques ici, pour décrier l’usage

  1. Nous avons entre les mains plusieurs de ces coquillages, dont on a crû que la Macreuse prenait naissance, & nous les avons examinés avec soin, lorsqu’ils étoient encore tous frais. Ce qu’ils contiennent est un poisson de la nature de la Moule, & les prétenduës ailes qu’on s’est imaginé y voir, n’en furent jamais.