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tion de sang remplie d’air, revient ensuite du poumon, & se mêle dans le cœur avec une autre portion de sang qui y retourne de tous les endroits du corps, aprés s’y être dépoüillée de l’air qu’elle contenoit ; en sorte que ces deux quantitez de sang partageant ainsi entr’elles l’air, qui n’a été apporté que par une, en doivent moins renfermer, que si elles en avoient apporté toutes les deux : or c’est un fait constant par la mécanique du cœur de cet animal, que la portion de sang dépoüillée d’air, laquelle vient se mêler avec l’autre dans le cœur, est des deux tiers plus grande, d’où il est facile de conclurre que le sang de la Tortuë, est fort peu animé d’air, & tient par consequent beaucoup du sang des poissons, lequel en renferme peu, quoi-que par une autre raison : car la masse entiere de leur sang, prend à la verité de l’air dans les poumons[1] ; mais, comme cet air est en petite quantité dans ces poumons, où il n’entre que peu à peu, à cause de l’eau où il est mêlé, & d’où il faut qu’il se débarrasse, il arrive toûjours que le sang des poissons est peu animé d’air.

Outre la petite quantité d’air renfermée dans le sang de la Tortuë, nous remarquerons que ce sang est de lui-

  1. Hist. de l’Académie, 1701.