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pour cela déferer aux décisions de M. Lemeri, nous remarquerons que M. Lemeri dit formellement le contraire[1] : voici ses paroles, Chap. 79. « Les Grenoüilles se digerent un peu difficilement, & elles produisent des humeurs grossieres ; quelques Auteurs assurent que leur usage trop fréquent, donne mauvais visage, & une couleur plombée, & qu’il cause la fiévre ; elles contiennent beaucoup d’huile, de phlegme, & de sel volatil ». Mais passons pour un moment, à nôtre Auteur, cette proposition, qu’il n’y a que les animaux qui ont peu de volatil, lesquels puissent être permis en Carême : on n’en sçauroit rien conclurre contre l’usage des Tortuës, des Macreuses, & des Loutres, puisqu’on ne sçauroit montrer que ces Amphibies abondent plus en volatil, que le poisson.

On nous dit dans le Traité des Dispenses, qu’il est peu de chairs plus abondantes en volatil, que la chair de la Tortuë, parce qu’une Tortuë, coupée en morceaux, remuë encore pendant vingt-quatre heures. On auroit pû ajouter quelque chose de plus ; car une Tortuë, dont on a coupé la tête, ne laisse pas de vivre encore plusieurs

  1. L’Anonyme a commis la même infidélité, sur le volatil des Moules, en citant le même Auteur.