Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/431

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Carême ; & qu’ainsi la Macreuse, à bien plus forte raison, ne peut avoir plus de privilege.

« Je demande, dit-il[1], s’il seroit permis de manger des œufs d’oye en Carême : certainement, reprend-il : on ne peut douter que ces œufs ne fussent interdits, comme ceux des poules. Or les œufs de Macreuse sont de veritables œufs d’oye, suivant le rapport d’un Voïageur Hollandois, qui en mangea avec son équipage. Il ne peut donc être permis d’en manger sans dispense : or pourra-t-on comprendre qu’il faudra une permission pour manger des œufs de Macreuse, & qu’il sera permis de manger les Macreuses elles-mêmes sans dispense ? Ce serait donc aussi confondre les œufs de Macreuse avec ceux des poissons. Ainsi la difference qu’on apperçoit entre ces œufs de differens animaux, rend sensible celle de leurs espèces. Il est aussi peu vrai qu’une Macreuse tienne de la nature du poisson[2], qu’il est faux qu’un œuf de Macreuse soit de la qualité des œufs de carpe. »

Il n’est pas bien difficile de répondre à ce raisonnement. L’Anonyme demande donc, s’il serait permis de manger des œufs d’oye en Carême : on lui avouë que non. Or les œufs de Macreuse, reprend-il, sont de veritables

  1. Pa. 298. de la 2e. édit. tome 1.
  2. Pa. 299. de la 2e. édit.