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notre Auteur, n’a des poumons, que parce qu’elle a une espece de chant[1] ; & si les poissons, & ceux d’entre les autres animaux qui n’ont ni à chanter ni à parler, ne doivent point avoir de poumons non plus. Voilà donc le Cheval, l’Asne, & plusieurs autres animaux, qui vont être privez de poumons, & il n’y aura plus que l’homme & quelques oiseaux qui en auront. Le Perroquet, par exemple, la Pie, le Geay, le Corbeau, qui apprennent à parler, auront des poumons ; le Serin, la Linote, le Chardonneret, &c. qui chantent si bien, en auront encore ; mais pour les autres animaux, qui ne chantent ni ne parlent, il ne faut pas qu’ils esperent qu’on leur en accorde. L’Auteur du Traité des Dispenses, répondra, peut-être, que le Cheval, l’Ane & plusieurs autres sortes d’animaux, chantent à leur maniere ; que l’Asne, par exemple, chante quand il brait ; le Cheval, quand il hennit ; le Lapin, quand il clapit ; le Bœuf, quand il mugit ; la Grenoüille, quand elle croasse ; à la bonne heure, on y consent ; le Cheval & l’Asne chanteront à leur ma-

  1. Fulica in siccum se recipiens, clarioreque voce clangens, Nautas nominentis tempestatis admonet. Cal. in Fulic.

    Tempestatis signa sunt. Ranæ quoque ultrà solitum vocales, & fulicæ matutino clangore. Pline lib. 18. c. 35.

    Rauca fulix. Cicer. II. de Divinatione.