Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/418

Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme ceux des poules. L’inconvenient est grand. Mais que sera-ce donc de la Baleine & du Lamantin, qui font leurs petits tout vivans, & qui les alaitent dans la mer, comme les vaches alaitent leurs veaux sur la terre ? C’est bien autre chose, que de faire de gros œufs : mais enfin, puisque la grosseur de ces œufs fait tant de peur à l’Anonyme, il est bon de remarquer que s’ils sont aussi gros que des œufs de poule, ils sont d’une substance bien moins nourrissante, & qu’on n’en sçauroit faire cuire le blanc.

9o. La Macreuse, le Loutre, &c. ne sont pas si dépendans de l’eau, qu’ils ne puissent vivre sur terre ; & la Tortuë s’accoûtume à la terre sans avoir besoin d’eau. Quant aux Castors, l’usage de ces animaux, ajoûte l’Anonyme[1], dans sa seconde édition, « est commun en Amerique & en Allemagne, parmi les Catholiques : on les vend même fort cher en Allemagne aux Religieux : & en général, on tient que la chair de Castor fait les délices des tables des Catholiques en Carême. Ce n’est pas que ce soit en tout un si charmant ragoût ; mais pour avoir la liberté d’en manger le meilleur, ils ont trouvé le secret de metamorphoser en poisson la queuë & les parties de derriere du Castor… On sçait cependant que les

  1. Pag. 291. de la 2e. édit. t. 1.