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les ailes de la Macreuse sont si foibles, que c’est tout ce qu’elle peut faire que de voler à deux ou trois pieds au dessus de la mer. Peut-être aussi l’Anonyme n’entend-il par le mot d’ailes, que des ailes de plumes ; parce que c’est ainsi apparemment qu’il s’imagine que les ont tous les animaux volans qui ne sont pas poissons ou insectes ; mais la Chauve-souris n’a-t-elle point d’ailes ? Elle n’est pourtant ni poisson ni insecte, c’est un veritable oiseau, & un oiseau, qui en quelque païs, égale la grosseur d’une poule, & qui n’est pas moins bon à manger[1].

5o. Les Macreuses sont les unes mâles, les autres femelles, & celles-ci font des œufs qu’elles couvent. Les Macreuses s’accouplent, les Loutres aussi. Il est difficile de comprendre comment on peut apporter de telles raisons, pour montrer que ces animaux ne sont pas poissons. Car enfin, le Chien de mer, la Raye, & tous les poissons, compris sous le nom de Cetacées, perpetuent leur espèce par accouplement. L’Anguille même s’accouple, comme l’a observé Rondelet[2]. Mais que veulent dire ces paroles,

  1. La Chauve-Souris, dans l’ancienne Loi, étoit au nombre des animaux immondes, dont il étoit défendu de manger. Levit. cap. 11.
  2. Rondelet, de Piscib. fluviat. cap. 23.