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Macreuses, les Loutres, les Tortuës, comme des poissons ; que peut-être même pourvoit-on, par de semblables raisons, donner à douter que les Grenoüilles fussent de ce genre.

Il ajoûte dans la seconde édition[1], que la Macreuse a des poumons, & que les poissons n’en ont point ; parce qu’ils n’ont ni à chanter ni à parler : que d’autres marques qui distinguent encore les poissons des autres animaux, sont aussi peu favorables aux Macreuses ; sçavoir que les poissons se vuident par le milieu du ventre ; au lieu que les oiseaux, les quadrupedes & les insectes, se vuident comme l’on sçait ; que les oiseaux ont plusieurs estomacs, & que les poissons n’en ont qu’un seul ; que les estomacs des oiseaux sont musculeux & charnus, & que celui des poissons est membraneux ; qu’aux oiseaux, l’intestin cæcum est situé proche de l’estomac, & que dans les poissons il en est trés-éloigné ; qu’il n’y a rien en tout cela qui fasse reconnaître la Macreuse pour poisson.

Voilà bien des raisons pour prouver ce qui n’a guéres besoin de preuve ; mais il n’importe, nous les examinerons.

1o Le propre des poissons est d’avoir des arêtes, dit l’Anonyme, au lieu que la Macreuse, le Loutre & la

  1. Pag. 293 de la 2e édit.