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sur ce sujet : Attritio, itaque mollissimi ventriculi compressi, & leniter moti, tantum dissolutionis votum non causa est. Profecto ab hoc motu ventriculi, cibi in chylum confecti evacuationem expecta, minime verò ejus attritionem. Lister, de Humorib. ibid.

Nous observerons en troisiéme lieu, qu’il y a plusieurs effets qu’on ne peut expliquer, en supposant le systeme du broïement, & qui s’expliquent sans peine, en supposant celui des levains.

Une épingle avalée ne manqueroit presque jamais de percer l’estomac, si l’estomac broïoit les alimens de la maniere que le prétend l’Auteur. Cependant, il n’est pas rare qu’une épingle avalée sorte de l’estomac sans l’avoir piqué, & qu’elle s’échappe par les selles.

Les chiens digerent des os qu’ils ont quelquefois avalez tout entiers, ou qu’ils n’ont que grossierement brisez entre leurs dents. Comment expliquer cet effet, par le broïement de l’estomac ? L’estomac, nous dit-on, a plus de force que n’en ont les machoires ; mais quand cela seroit, est-il armé d’os comme les machoires ? Comment donc peut-il briser les os, & n’en être pas au contraire blessé, quand ils sont aigus ? Dira-t-on que c’est que ces os à force de heurter dans l’estomac, les