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eaux, soit de les assaisonner avec le poivre, le sel, le vin, l’huile, & les aromates, ne peut produire dans le corps, que des humeurs grossieres & mélancoliques, capables d’embarrasser le cours du sang, & de faire des obstructions considerables dans les principaux visceres. Les moins mal-faisans sont ceux qui se trouvent dans les vignes & dans les buissons. Quelques-uns conseillent aux Phthisiques, & à ceux qui veulent engraisser, de manger des Limaçons ; mais cette nourriture est trop difficile à digerer, pour leur être propre ; & c’est avec raison qu’un sçavant Praticien la condamne comme dangereuse dans ces occasions. Caro Cochlearum admodum dura est, atque contumaciter coquitur… sunt qui tabidis præscribant, & aliis qui impinguescere volunt, quos tamen non reor esse imitandos. In Phtisicis siquidem imbecillus calor, cum jam langueat, escæ coquendæ tam pertinaci, non nisi impar est ; quare cibi euchymi sunt præferendi[1]. Au reste, si les Limaçons ne sont pas sains en aliment, ils ont leur utilité, comme médicament, & on en prépare des boüillons, qui sont fort propres pour adoucir les acretez de la poitrine, pour épaissir les humeurs

  1. Petrus Gontier, lib. 10. c. 17.