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avec une élevation considerable au dessus des narines, vers lesquelles il y a beaucoup de jaune & un peu de rouge. Elle a les pieds noirs, dont les doigts, qui sont noirs aussi, & quelque-fois rouges, tiennent à une membrane noire, qui sert à nager ; les plumes de cet oiseau sont noires au mâle, & grises à la femelle. Il ne peut marcher sans s’aider de ses ailes, ni voler plus de trois pieds de haut. Il a une chair dure, coriasse, & d’un suc grossier, dont le goût est fort marin & sauvage : cette chair a cela de commun, avec celle du poisson, qu’elle renferme beaucoup d’huile, ainsi que chacun s’en peut convaincre, en la faisant rôtir, & en examinant ce qui en découle. Le Foye de la Macreuse est sur tout extrêmement huileux, & il y a peu de

    res que de pieds, & ses ailes autant à marcher sur la surface de l’eau, qu’à voler. En effet, lorsqu’elle veut se transporter promptement d’un lieu à un autre, elle se soûtient sur l’extrémité de ses pieds & de ses ailes, court ainsi avec beaucoup de vîtesse sur la surface de la mer. Elle plonge jusqu’au fond de l’eau, pour chercher dans le sable, de petits coquillages, nommez Fliont, dont elle se nourrit. Les Pescheurs se servent alors de l’occasion pour la prendre dans des filets plats, qui l’arrêtent, lorsqu’elle remonte du fond de la mer ; ce qui l’étouffe aussi-tôt ; en sorte qu’il arrive rarement qu’on prenne la Macreuse vive. Qu’elle se nourrisse de fliont, on n’en peut douter, puisqu’on trouve autre chose dans son estomac. Le fliont est un petit poisson enfermé entre deux coquilles ovales, fort petites & fort dures.