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fruits : & dans les rivieres il se nourrit d’écrevisses, & d’autres poissons. Il n’y a que la queuë de cet animal qui soit poisson, les autres parties tiennent de la nature de la viande ; cette queuë est couverte d’écailles, & a toute l’odeur & tout le goût du poisson, aussi est-elle toûjours dans l’eau, lors même que le Castor est hors de l’eau : nous verrons plus bas comment cela se fait ; la chair en est tendre, douce & grasse, comme celle de l’Anguille. On la fait cuire dans de l’eau, avec un peu de vin blanc, du sel, de la sauge, & elle se sert avec une sauce blanche ; elle n’est point mal-faisante comme le Loutre.


DE LA MACREUSE.

La Macreuse participe de la nature du poisson, elle a l’apparence du canard, & demeure presque toûjours sur la mer, où elle plonge jusqu’au fond de l’eau, pour chercher dans le sable de petits coquillages dont elle se nourrit[1]. Elle a le bec plat & large,

  1. La Macreuse est presque toûjours sur la mer, & se tient fort écartée des bords. Elle ne vole qu’avec beaucoup de peine, aïant les plumes fort petites, à proportion de la pesanteur de son corps : ce qui est cause qu’elle ne s’eleve jamais plus de deux pieds au dessus de l’eau. Ses pieds, qui sont trés-foibles, lui servent plûtôt de nageoi-