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Que la Digestion ne se fait point par le broïement.



« Il suffit de considerer la méchanique du corps, pour découvrir l’erreur de ce sentiment ; sçavoir que les fibres motrices du ventricule, & les muscles voisins, sur tout ceux du bas ventre, & du diaphragme, sont comme autant de mains qui foulent & broïent les alimens, jusqu’à les reduire en une créme fine & délicate, à peu prés semblable à celle qui se forme sous le porphyre, &c. »

Il faudroit pour cela que le diaphragme & les muscles du bas ventre, portassent en même temps leur action contre l’estomac : ce qui n’arrive point, puisqu’au même moment que les muscles du bas ventre pressent l’estomac, le diaphragme s’éloigne de ce viscere, & s’approche des poulmons ; & que lorsque le diaphragme vient vers l’estomac, les muscles du bas ventre s’en éloignent, sans quoi l’inspiration & l’expiration de l’air ne pourroient s’exécuter. De plus, pour que le broïement, dont il est question, se fît avec la force que l’Auteur suppose, il faudroit que les fibres de l’estomac eussent tout ensemble un même point